Depuis longtemps je n'avais pas vécu une telle manif. Non seulement par la quantité de la participation, mais aussi et surtout par la qualité de l'esprit qui régnait à l'intérieur.
Sarko s'imaginait, il y a peu, que le service minimum voulu par toute la droite Modem compris, allait étouffer les classes laborieuses. Qu'une certaine France continuerait de vivre paisiblement pendant que des salariés rétrogrades et fainéants perdraient une journée de salaire comme on "pisse dans un violon". Il est arrivé que des grèves n'apportent rien, malgré des revendications légitimes. Il est arrivé aussi que des gouvernants provoquent le peuple en insinuant que la gouvernance n'était pas dans la rue. Généralement ils ont rapidement perdu leurs fonctions. Lorsque comme cela l'a été hier, le peuple se met en marche, il faut au moins autant de raisons pour l'arrêter, qu'il en fallut pour qu'il descende dans la rue.
Tout au long du cortège je n'ai vu que des sourires et des gens heureux d'être là et ensemble. Hospitaliers, enseignants, communaux, sidérurgistes, dockers, et des dizaines d'autres entreprises étaient sur le bitume. Du Vieux Port en passant par la Cannebière, la Castellanne et jusqu'au rond point du Prado, tous criaient leur colère. Je terminerai ce texte avec deux slogans particuliers . Il révèlent pour moi, toute la créativité dont font preuve ces hommes et ces femmes actifs ou retraités, pour dire leur refus de l'autoritarisme de ceux ou plutôt de celui qui nous gouverne.
Pour nos amis enseignants : L'EDUCATION COUTE CHER, ESSAYONS L'IGNORANCE !
Pour ceux qui hésitent encore à faire grève: A FORCE DE SE CHIE... DESSUS, ON FINIRA TOUS DANS LA MERD.!
Il est évident que ce premier pas en appelle d'autres. Les syndicats sont légitimements à la manoeuvre et quelques minables groupuscules gauchorigolos tentent d'éxister sur cet élan populaire. Ailleurs, quelques responsables d'entreprises ont compris l'opportunité qu'il y avait pour eux aussi de stopper l'agité élyséen. Seules les banques et les bénéficiaires du bouclier fiscal ont droit de vivre. Pour nous c'est travailler toujours plus pour gagner toujours moins.
Des Istréens ont donc contribué à boucher le port de Marseille. Ainsi, le terrible cri de la sardine atteindra peut-être les oreilles puis le cerveau de Sarkozy. Le Grand Istres quant à lui, devrait réfléchir avant de poursuivre sa feuille de route. Ce qui la bas est une sardine pourrait ici être un jet d'eau!