L’attente du débat a permis de faire douter ceux qui, dans l’ambiance violente de cette campagne, ont craint le pire. Et si Sarkozy, animal brutal et sans morale avait réussi à déstabiliser le candidat du changement, toujours si posé et si bien calé dans sa stratégie de conquête de l’électorat? Et bien NON! A la surprise générale et conformément à ce que ses proches et quelques archives télévisées démontraient, l’homme est capable de mener une discussion courtoise et respectueuse autant que de répondre promptement aux provocations de son adversaire et surtout, sans lâcher le fil conducteur de son projet. Comme à la parade, simultanément étayer et défendre sans perdre ni le sens du propos, ni son honneur par des attaques odieuses. Le sommet fut lorsque l’allusion à DSK tomba telle une dague sortie de sous le manteau. Quel misérable aversaire que le sortant !
Pour conclure, ce débat n’a pas dû changer grand-chose au résultat de dimanche, mais il a permis à un homme de fendre son armure, tout en imposant le retour à la morale et de replacer enfin l’HOMME au centre de l’action politique. Etre représenté par un tel candidat est valorisant pour ceux qui croient en des valeurs humanistes et qui espèrent encore de la politique.
Avouons que le contenu des échanges n’apportait pas grand-chose aux supporters des deux camps. Par contre, l’attitude respectueuse et calme de François Hollande tranchait avec celle du sortant, secoué dès le début par des tics qui traduisaient le degré d’agitation de cet homme qui détient pourtant tous les pouvoirs. Du bouton de la force de frappe, aux réformes les plus injustes et aux actions les plus glauques, comme certainement l’après 6 mai le démontrera judiciairement. Par exemple, je ne doute pas un instant que des liens existent entre Guérini et Sarkozy, au travers soit de l’ancien préfet Frémont ou du patron de la DCRI Squarcini, sans oublier le très obéissant Henri Proglio actuel patron d’EDF. Peu importe, la suite politique compte plus que le passé et la justice passera.
Seul le retour de la gauche au pouvoir revêt un intérêt véritable. Toute la gauche a su se rassembler et avant les prochaines législatives, un premier ministre entouré d’un gouvernement de transition devra préparer les changements urgents et surtout la feuille de route de la prochaine assemblée nationale. La cinquième république bien sûr n’est plus adaptée, mais le retour à un président au-dessus des contingences politiques et à un premier ministre qui gouverne et dirige le pays, permettent tous les espoirs. La compétence de François Hollande n’est désormais plus à démontrer puisque sa vision sur le besoin de croissance en Europe, les dérapages des patrons ou ceux de la finance s’imposent maintenant à tous comme une évidence ! Il est parfois difficile d’être visionnaire surtout face à des esprits obtus et à la mauvaise foi. Le choix de vote de François Bayrou indique combien Hollande peut rassembler notre pays et clore enfin cette période catastrophique.
Quant à ceux qui s’inquiètent en disant que Hollande ne pourra pas faire plus que Sarkozy, je leur donne rendez-vous dans un an. N’oublions jamais qu’en 81, se sont faites les plus belles réformes depuis 1936 et si, comme je l’espère, les partenaires sociaux suivent la volonté de changement exprimée le 6 mai, alors personne ne sera déçu et le redressement sera possible. Chacun sera dans son rôle, y compris en poussant le gouvernement à faire ce qui est urgent par tous les moyens républicains que la loi autorise !
Mercredi soir, ce débat nous a offert un François HOLLANDE déjà président et cerise sur le gâteau, doté d’un charisme Royal face à la médiocrité d’un bonimenteur. La force du changement est en route et dimanche personne ne doit oublier que la partie ne s’achève qu’après le second tour. Jusqu’au bout François HOLLANDE a besoin de toutes nos forces. Aucune ne doit manquer.
A Dimanche soir pour changer de destin !