L’eau est et reste un élément indispensable à la vie. Elle provient de phénomènes naturels qui permettent aux uns de pouvoir la gaspiller, aux autres de mourir à cause de son absence. Sa répartition inégale sur la planète a permis à des exploitants industriels de financiariser son usage en construisant savamment tout un processus dans lequel l’argent a pris le pas sur la vie. La Fondation Danièle Mitterrand "France Liberté" lutte depuis de longues années pour que cette eau ne soit plus, un moyen supplémentaire de diviser un peu plus le monde.
Une campagne de sensibilisation vient d’être lancée par son association. Pourquoi ne pas agir pour que nos élus locaux puissent eux aussi comprendre que la gestion de l’eau par une commune est bien plus juste et profitable que par une entreprise qui ne pompe que des finances ?
En son temps et sur les conseils de mon ami et ancien Maire de Martigues Paul Lombard, j’avais en accord avec mon équipe proposé au SAN, la réintégration du service de l’eau dans le giron municipal istréen. A l’époque, le Président de Ouest Provence avait accepté que cet engagement électoral devienne un objectif de travail après les municipales. Depuis, les électeurs ont choisi et l’eau reste un bien privé, payé à prix d’or. Il n’y a pas de raison objective pour que, ce qu’un privé peut faire, une collectivité en soit incapable. Après toutes ces années, aujourd’hui je regrette d’avoir voté la privatisation de l’eau à Istres en espérant que ce serait un plus pour la population.
Vu l'actualité, j’ai conscience que l’époque serait plutôt à la récupération des subventions départementales et au rééquilibrage des investissements sur le territoire du SAN. Trop éloigné de la gestion actuelle pour porter un jugement sur le fond, j’avoue cependant que la forme favorise un doute sur l’équité pratiquée par les instances décisionnaires. D'autant plus que le revirement concernant l’incinérateur de Fos a disqualifié la parole éphémère de certains élus girouettes, et il s’en faut de peu pour donner un sens belliqueux à ces déséquilibres financiers touchant la population.
Revenir à une gestion de l’eau potable par des structures municipales serait souhaitable pour deux raisons.
-les élus seraient eux même sensibilisés aux économies d’eau et pratiqueraient un juste prix du service.
-le service public mis à mal en ce moment, se verrait à nouveau doté de la fonction républicaine du partage et de la préservation de ce patrimoine naturel, plutôt que de favoriser des luttes pour de l’argent "liquide".
L’eau est un bien de la planète indispensable à l’humanité. Si demain nous ne voulons pas dépendre de l’eau comme déjà beaucoup d'agriculteurs dépendent des semences OGM, il nous faut agir pour reprendre nos responsabilités. Nul ne peut vivre heureux quant à côté de lui quelqu’un souffre du manque de ce qui peut être partagé. L'action de la Fondation France Liberté portée par Mme Mitterrand est une voie possible pour redonner un sens au mot république.
Après tout, n'est il pas préférable plutôt que d'ajouter au trouble du pastis marseillais, que de se rafraîchir au débat sur l'eau privatisée ou non!
P.S: Le "non cumul des mandats" existe déjà dans le programme du PS et il suffit de l'appliquer. Tout le reste n'est que privilèges et train de sénateurs !