Une semaine après notre défaite, les commentateurs qui s’en sont donné à cœur joie, commencent à modérer leurs propos et leurs pronostics. Certes le PS reste en grande difficulté et demeure inaudible pour les français. Mais, et c’est tout aussi grave, le Front de Gauche n’a permis au PC que de sauver les apparences et chacun a pu constater l’échec politique de Mélanchon. L’UMP s'est calmée sur ordre du chef, car son score à droite reste le plus faible des grands pays européens. Même si cela ne plaît pas à tout le monde, 70% des électeurs qui on voté, ont choisi une autre liste que celle de Sarkozy. Il est inutile de préciser que ceux qui avec ce résultat espèrent avoir trouvé à Istres une terre d’élection, commettent une erreur juvénile. C’est ainsi !
A titre personnel, je pense que ce résultat traduit les tergiversations multiples qui ont divisé la gauche sur les traités qui concernaient l’Europe. La maison socialiste brûle et quelques quadras tentent sans vergogne de s’imposer dans le tumulte de la défaite. Ils ont tort. Cette fois les électeurs et surtout les militants ont fait passer un message. Il n’est pas question de se contenter d’une révolution de palais. Si l’orientation clairement à gauche au sein d’une alliance ou d’une fédération n’apparaît pas rapidement, le PS d’Epinay mourra et bonjour la nouvelle SFIO. Militant socialiste, j’ai appelé à voter "Europe Ecologie" car en conscience, il n’y avait pas d’autres solutions. Je n'ai aucun regret et je crois toujours que celà a pu être salvateur. Visiblement, beaucoup d’autres ont aussi fait ce choix, mais ceci est une conséquence, pas la raison.
Depuis 2002, le PS a perdu sa capacité d’imaginer et de proposer autre chose à la gauche. Voilà la raison ! Même si leurs sensibilités sont proches, les électeurs comme les militants n’ont pas adhéré au vote vert, ils ont voulu dire au PS qu’il était hors jeu ! Avec une abstention des deux tiers, le corps électoral et principalement les moins favorisés sont restés silencieux. Il y a là une nouvelle fois, le signe très clair que le PS actuel ne répond plus aux attentes du peuple de gauche. Sans volonté dominatrice, le PS doit réapprendre à s’ouvrir aux idées et propositions des autres forces de gauche. L’épisode Modem est terminé et je ne crains absolument pas "les électeurs" du NPA ou du PC. Ce sont d’authentiques militants des luttes et du progrès social. La solution passe par les efforts de chacun pour obtenir un consensus à gauche. Les états majors peuvent hurler, les militants/électeurs décideront seuls. Le moment de partir est venu pour les barons/imposteurs qui squattent les mandats et les fonctions pour assurer leur règne personnel. Le Parti Socialiste reste à gauche, le seul qui puisse fédérer tous les électeurs y compris ceux du centre. Il a été mauvais parce que ses dirigeants l’ont été. Notre parti doit ressembler à la majorité qui le compose. Cette majorité est faite des militants et des sympathisants dont la parole est libre. Cet oxygène a manqué ces dernières années au parti socialiste qui est devenu la machine électorale de quelques notables bourgeois. Du sol au plafond, ce qui vient de ce passer au national a concerné les sections socialistes depuis bientôt dix ans. Notre projet doit satisfaire les français avant de satisfaire les intérêts de la hiérarchie interne.
Au dessus des contingences politiciennes, la réussite d’un projet de gauche capable de résister aux sirènes du capitalisme est à notre portée. Pour cette dernière chance, les militants socialistes doivent reprendre le pouvoir. C’est d’eux et d’eux seuls que dépend l’avenir du PS. Comme une eau trouble qui décante, cette rénovation doit être visible de l’extérieur, pour qu’enfin la lisibilité revienne et que les français électeurs nous retrouvent!
C’est tout l’intérêt de cette leçon qui si elle n'est pas comprise, sera l'ultime!