Voilà bien longtemps que ce blog n’a plus été réactif aux évènements politiques. L'actualité des attentats avait freiné mon envie d'écrire et la tristesse de ces moments, étouffé mon enthousiasme à débattre. De plus, je me suis obligé non pas au silence mais plutôt à de la réserve face aux diverses étapes qui ont amené François Hollande à ne pas se représenter. Avant son renoncement, « coûte que coûte », certains candidats se placèrent hors la primaire. Quelle honte de voir le petit marquis Macron jouer les vertueux alors que rien dans ces actes et son parcours ne peut légitimer cette prétention. « Ni de gauche, ni de droite » mais tout de même presque toutes ses accointances au Medef et à droite. Il n’y a pas de mal à cela bien sûr, mais il me rappelle une époque pas si lointaine où à Istres également par peur d’une primaire interne au PS, d’aucun avait choisi le "Courage….. inutile" !
Que dire de Mélenchon qui a fait toute sa carrière au sein et grâce au PS et qui aujourd’hui après avoir phagocyté le PC, prétend être le seul candidat de gauche ! Un mur est tombé, mais il ne l’a pas entendu. Il est authentiquement de gauche mais toutes ses paroles et ses actes sont en parfaite harmonie avec les intérêts du FN de Marine pour déstabiliser le PS et tenter d’anéantir toute la gauche. Les extrêmes veulent-elles reconstruire sur des ruines ???
Que ce soit pour Manuel Valls ou Benoit Hamon tous deux élus de terrain, je ne mettrai en aucune façon leurs qualités en doute, pas plus que leurs idéaux politiques. Et quoi alors me direz-vous ? Simplement leur capacité différente à mobiliser et à faire le "job" comme disent les américains ! Justement, les USA viennent de choisir un président minoritaire en voix mais majoritaire en milliardaires électeurs. Donald est donc élu contre son peuple et contre sa majorité républicaine. Personne ne voulait de lui sauf Poutine ! Obama trop intellectuel ou trop démocrate, n’a pas pu ou su mener toutes ses promesses à leurs termes. Même inachevé, ce travail a redonné un sens et un dessein aux américains qui regrettent déjà les outrances et la légèreté de leur président.
Sans aucun doute et malgré les erreurs manifestes durant son mandat, les français regretterons également François Hollande. Maladroit pour sûr, mauvais communiquant certainement, mais honnête, courageux et pugnace sans aucun doute ! Il aura avec Taubira, Vallaud-Belkacem et quelques autres, redonné à la France une image digne de son temps. Toutes critiques comprises, le chômage est réellement en baisse depuis un an, l’économie est repartie, l’insécurité « hors terrorisme » a diminué et plus personne ne parle des agences de notation ! Pendant ce mandat, la France a respecté ses accords internationaux comme pour le Mali ou le Tchad. Le non cumul des mandats, la baisse des indemnités d’élus, la réduction du nombre des régions et l’accentuation de la décentralisation ne lui ont apporté que des adversaires, y compris dans son camp, mais il n’a rien lâché face aux partis politiques. Je veux le dire ici, avec 60 000 enseignants recrutés et le mariage pour tous voté, malgré la mobilisation d’une droite ultra conservatrice qui adore Fillon, le bilan n'aura pas été mauvais. Bien sur la loi El Khomri fut une erreur face aux syndicats et le 49.3, une bavure de gauche quand tant d’efforts avaient été fait pour que les patrons embauchent. Mais d’où venait le risque pour Valls si ce n’est des frondeurs du PS menés par d’anciens ministres démissionnaires ! Tout ceci bien sûr dans un contexte d’insécurité permanente qui a conduit le pays à renforcer grandement sa sécurité par une présence accrue de policiers et de militaires sur le territoire.
D’autres raisons certainement apparaîtront aux uns ou aux autres pour dire que ce mandat fut gâché par une politique trop sociale-démocrate pour ne pas dire libérale. J’en suis d’accord, cela aurait pu être mieux. Mais qui pourra nier l’héritage catastrophique de Fillon/Sarkozy ? Qui niera l’effet cumulé de la crise financière et du terrorisme qui tous deux restent d’actualité ? Qui demain restera crédible en Europe lorsque Donald abandonnera l’Europe face à Poutine ? Mille questions qui nécessitent pour la France un président capable sans trembler de prendre la bonne décision. De même qu’une crise politique guette l’Allemagne pour cause d’immigration humanitaire, la France est à l’aube de devenir populiste simplement parce que des groupes religieux et pas seulement islamistes, sont à l’œuvre en coulisse. Il suffit de lire nos boites mails et la presse pour y découvrir la prose manipulatrice et nauséabonde de groupes d’extrême droite.
Notre peuple n’a pas le droit de se diviser sur ces sujets. Notre histoire montre que "la bête immonde" est toujours vivante. Ce n’est pas seulement la loi sur l’avortement qui reste fragile, c’est aussi la laïcité qui est remise en cause !
Ici à Istres il y a peu de temps, l’esprit revanchard d’une gauche irrationnelle a permis l'installation de sept élus du FN au conseil municipal. Comment expliquer ce choix mortifère plutôt qu'une négociation constructive ? J’ai choisi personnellement en son temps, le retrait plutôt que de mauvaises alliances au risque d’ouvrir la porte à des tendances extrémistes. Le résultat en fut que des républicains, au sens des démocrates, furent élus. Je regrette que le PS Istréen et le département ne tirent pas leçon de ces épisodes parmi d'autres. L’obsession des rancœurs rends aveugles les meilleurs stratèges. C’est pourquoi, je garde l’espoir que le département et Istres en particulier, soutiendront enfin Manuel Valls pour le second tour de la primaire socialiste.
Il n’a pas été mon candidat en 2012 et il ne l’aurait pas été en 2017 si Hollande était resté. Mais il reste le seul crédible face à la droite et celui qui sera le mieux à même de rassembler la gauche qui souhaite diriger le pays sans céder aux sirènes du radicalisme politique, synonyme d’échec et de l’intolérance, synonyme de division. Avec Hamon, je suis certain qu’au printemps je devrai à nouveau choisir entre la peste et le choléra pour le second tour. J’en ai assez de voter une fois Chirac et une autre Estrosi, parce que seule la gauche ne veut rien céder aux fascistes ! Avec Valls, je n’ai pas mon idéal politique, mais je favorise grandement les chances de la gauche d’être présente au second tour.
C’est parce que je veux combattre la droite et les extrêmes que je fais ce choix. J’espère que mes amis de gauche, ceux d’Istres ou d’ailleurs qui hésitent à se déplacer dimanche prochain comprendront ce message. Il faut pour que le gagnant de la primaire soit crédible, qu’il bénéficie d’une réelle impulsion. C’est à ce prix que nos idéaux survivront à cette difficile période. L’histoire nous montre que lorsque la gauche se divise, ce sont toutes les conquêtes sociales qui sont attaquées, la culture oubliée, les libertés réduites et le progrès stoppé.
Ce n’est qu’une primaire, mais elle est la clef d’accès à nos idéaux !
Un jour mes enfants et mes petits-enfants me reprocheront peut-être d’avoir abandonné mon idéal. Je leur répondrai, si je suis encore là, que j’ai sacrifié mon idéal mais que je leur ai légué mon envie de progrès.